Dans le schooner, les derniers membres d’équipages n’avaient d’autres choix que de regarder sur les écrans de contrôle, l’avancée de l’équipe d’exploration. Le premier écran présentait la progression, le second écran présentait les signes vitaux de chacun des membres. Autant dire qu’on pouvait rapidement se retrouver les oreilles rivées sur chacun des bipbip. Les pouls étaient rapides, l’adrénaline fortement présente dans les flux sanguins.
La percée se faisait au sein du vaisseau. Les Skjaldmeyjar ouvraient les portes avec leur pouvoir plutôt que de risquer la remise en route du courant. Pourtant, il y en avait. Certains des détecteurs des techniciens indiquait une forme de courant résiduel, comme si le vaisseau était en stase et attendait d’être réveillé. Quant aux indicateurs de signes vitaux, ils restaient toujours sur “néant”. Il n’y aurait donc que l’équipe d’exploration à bord. En tout les cas, seule l'équipe était détectée.
Alors qu’ils avançaient, les différentes pièces semblaient vides. Le sas par lequel amarrage avait eu lieu semblait se situer près d’un ancien point d’évacuation. Y avait-il eu une navette d’évacuation à l’emplacement actuel du schooner ? Fort probable ! En effet, les pièces visitées ressemblaient toutes à des cabines. Elles n’étaient ni luxueuses, ni spartiates. Pourtant rien ne semblaient avoir été abandonnés. Les lits étaient parfaitement gelés et les draps avaient été rigidifiés par l’intense froid. On ne voyait pas un lit défait, pas une penderie ne contenait de vêtements. Toutes les douches à ultrason étaient éteintes. S’il y avait eu une évacuation, elle ne s’était clairement pas opérées dans l’urgence.
L’équipage parvint ainsi à un poste de contrôle principal, certainement, la cabine de commandement. Malheureusement, le courant qui pouvait être remis ne correspondait qu’à des lampes de sécurité, ou des systèmes de secours traditionnels en cas de coupure des réacteurs principaux. Vu l’envergure du vaisseau, il devait certainement être alimenté par un ou plusieurs réacteur à fusion nucléaire. Lizbeth réussirait donc à récupérer certaines informations, mais rien n’avancerait sans trouver ce réacteur. Et fallait-il le rallumer ? Ne pouvant rien faire de plus, l’équipe dut repartir.
Arrivé à un sas plus important, les Skjaldmeyjar recherchaient une prise, un point de faiblesse dans la porte pour l’ouvrir sans user trop d’Orgone et sans forcer inutilement. A force d’enfoncer les portes, les Skjaldmeyjar usent de plus en plus d’Orgone. Rien de grave, mais vu le nombre de portes présentes dans les couloirs, elles ne pourraient pas procéder comme cela jusqu’à la fin, sauf à se recharger par un quelconque moyen.
La porte là semble mener sur un autre pont, parallèle. Elle est bien différente des précédentes, mais comme sur les différents vaisseaux de la flotte, certaines dimensions de porte sont signe d'un changement de pont. Les visiteurs n’ont aucune idée de ce qu’ils vont trouver derrière. Mais ce n'est pas un couloir serpentant entre des cabines. Pas du tout ! Les Skjaldmey trouvent enfin un point de faiblesse, quand tout a coup la glace explose sans qu'elle n'ait rien touché. Le bruit tranche tellement avec le silence régnant que les pouls de certains s'emballent. Hopper risque d'être surpris, de même pour Loïs quand ils liront les pouls des explorateurs.
Une fine poussière de glace sèche se disperse de la porte et de ses jointures et gène la vue des plus proches. Une Skjaldmeyjar sent une présence dans son dos. Elle se retourne, rien, personne, si cen n'est son équipe. Et puis la porte s’ouvre, seule, sans grincer. Un voyant vert s’est allumé à côté de la porte. Une chose est certaine désormais, le vaisseau ne manque pas d’énergie. Face à eux, se trouve une pièce assez impressionnante par ses dimensions, mais elle est vide, toujours aussi glaciale. Il y a beaucoup d’emplacements complexes pour y ranger d’imposants objets, mais les rayons sont vide. Il s’agit clairement d’une soute et sa position centrale tend à confirmer cela. S’agissait-il d’un vaisseau de transport ? Peut-être. Pourtant des étiquettes sur les parois semblent indiquer des lieux de stockage très particulier. Et puis, les étagères, si on peut se permettre ce terme trop fragile, sont en acier trempé, extrêmement résistant pour porter des charges visiblement énormes. Du coup, l'humidité s'est condensée puis gêlée sur les montants métalliques. On se croirait dans un atrium de glace. Une lumière s'allume et rend les amplificateurs de lumière inutiles.
Les Skjaldmeyjar reconnaissent alors des logos sous la glace. Il s’agit d’un destroyer d’une classe totalement inconnue et largement en avance technologiquement sur le San Djinn Barr. La première machine de stockage semble avoir été conçue pour entreposer des missiles et le symbole nucléaire n’est pas là pour rassurer, surtout Harper. En tout cas, aucun doute, ce n’est en rien un bâtiment extraterrestre. On pouvait s'y attendre avec le nom du navire. Mais là plus aucun doute ne subsiste.
Et puis à l’autre bout de la pièce, une cinquantaine de mètres plus loin, un bruit sourd se fait entendre, une autre porte vient de s’ouvrir. La porte donne sur un couloir qui s’éclaire à l’approche des éventuels curieux. Plus on s’approche, plus la lumière s’intensifie. Rien d’exceptionnel. Il peut très bien s’agir d’un système de détection de présence et d’économie d’énergie. Ou pas…
Le chemin les conduit alors vers une chambre statique. De nombreuses stases sont présentes et ne manquent pas de mettre en alerte les Skjaldmeyjar. Mais heureusement, elles se révèlent vides. Mais y avait-il quelqu’un avant l’apontage ? Certains signes semblent faire penser que oui, mais aucune preuve ne l'affirme. Peut-être qu'en allumant des systèmes de survie, en interrogeant les ordinateurs de pilotage ou d'autres idées... La balle est dans le camp de l'équipe d'exploration.
N'hésitez pas à MP Harahel pour avoir des informations