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A la recherche d'une nouvelle Terre...

Réunion entre Chefs, Erika se montre une nouvelle fois charmante et cordiale. La vérité est qu'elle s'y ennuie à mourrir, et qu'elle n'espère qu'une chose: que cela se termine bientôt. On lui demande son avis sur de nombreux sujets, et elle le donne. Peu d'entre eux se rendent compte qu'elle se moque en réalité de leur conversation. Elle n'a rien à faire là. Les Skjaldmeyjar n'ont jamais été faites pour de la politique. Ni pour la vie en communauté. Surtout pas dans une communauté qui se marche dessus, dans un espace clos, en tentant le tout pour le tout dans le but de survivre. Mais bon. On a besoin qu'elle fasse son travail. Elle le fait sans rechigner ni se plaindre, si inintéressant que ce soit dans ces conditions.

Bientôt sonne tout de même la délivrance. Sans un mot pour ses collègues, elle quitte la place la première, comme si elle était montée sur ressorts. Elle a besoin d'air. Elle part dans les couloirs, malgré les protestations de Nymeria. Encore une fois, la voleuse lui fait la leçon. Chaque jour qui passe depuis qu'ils ont quitté Vegas, elle essaye de forcer Erika à rester avec ses pairs. Mais pourquoi faire? Les échanges qu'elle peut avoir sont fades, ne lui apportent rien. Blasée? Sans doutes. Mais que voulez vous. Ce n'est pas la première fois que cela lui arrive, elle finira par s'en remettre. Mais plus Nymeria s'acharnera plus elle aura de risque de voir Erika persévérer dans sa bêtise, par esprit de contradiction.

Dans les couloirs, Erika marche comme à son habitude, raide comme un piquet, tête haute, sans dévier de sa trajectoire bien droite. Les gens ne la dévisagent plus désormais, même parmi les Nephilim. Elle ne fait pas attention à eux de toute manière, elle se moque de ce qu'ils peuvent penser ou croire. Elle remarque une tête connue. Bien connue. Trop connue. Becky Chesly. En voilà une qu'elle aurait bien laissé sur Terre. *Ne dis pas de bêtises.* Souriant à Nymeria, Erika jette un coup d'oeil en coin à la jeune Nephilim lorsqu'elle la dépasse, on pourrait la croire moqueuse ou dédaigneuse. Elle semble toute fragile dans ce couloir aujourd'hui.

*Tiens regarde c'est l'autre Pouffe.
*Pis t'as vu, elle se la joue grand seigneur !
*Vas-y que je t'ignore !
*Pétasse !

Je détournais mon regard de l'espace pour regarder Erika. Je me poussais même pour la laisser passer. On disait de nous que l'on se ressemblait. Franchement, vous avez vraiment l'impression que l'on a un air de ressemblance ? Ma mère m'avait parle de notre "aura" à nous les enfants d'Hadès. Une aura qui semblait différente. Porteuse de Kabbale ? Ou juste un effet de la vision vraie ? Je m'en contre foutais. Mais vous savez quoi ? Si mon père venait me dire qu'Erika était ma soeur jumelle je me bidennorais. Parce que vous savez quoi ? Ca serait bien un de ses coups à lui !

Je vois que tu as toujours l'air aussi jouasse.

*Pétasse !
*Grognasse !

Je n'essayais pas de calmer Fay, cela ne servait à rien. Il était toujours à cran, comme moi. Cela ne voulait pas dire que j'étais toujours d'accord avec lui, mais je ne voyais pas l'intérêt de me disputer avec lui. Le jour où j'ai eu mes voleuses, j'ai toujours su quelles formes elles auraient. Et au fond de moi, j'ai toujours sur quel caractère il aurait. Fay, si je n'ai plus Fay, je ne suis plus rien. Beaucoup se moque de leur voleuse. Moi, ma voleuse, c'est moi. Si je perds Fay, je me perds moi. Alors je ferais tout pour le retrouver, obligatoirement. Les voleuses, c'est une extension de nous. Elles peuvent nous ressembler trait pour trait, être notre total opposé, mais elles sont ceux dont nous avons besoin.

Je pose mes fesses sur le bord de la fenêtre et je croise mes bras sous ma poitrine. Je ne dirais rien de plus. Cela peut être l'occasion de se taper dessus, de discuter, de sa taper dessus et de discuter en même temps, ou bien de s'ignorer complètement. Peu m'importe. Je sais que l'on est obligé de bosser ensemble, cela ne veut pas dire que l'on est obligé de s'entendre ou pas. A vrai dire vu que je montre les crocs à tout le monde, difficile de savoir qu'en j'apprécie ou non une personne. Sauf quand Le Drayoir me balance. Je regarde vers elle et j'attends. J'attends un vent, une parole, un coup de poing. C'est elle qui choisit. Je ne m'en vexerais pas. Promis ... Enfin ... Ouais on verra quoi.

« Et toi t’as toujours une sale tête. »

C’est plus fort qu’elle. Elle ne peut pas s’en empêcher. Cela a toujours été plus fort qu’elle lorsqu’il s’agissait de Becky. Mais depuis qu’ils sont tous à bord, c’est encore pire. Peut-être parce qu’avant, elle ne la voyait pas aussi souvent. L’insoumise restait en Pachad et finalement, Erika n’avait pas systématiquement l’occasion de la croiser lorsqu’elle passait le portail. C’est bien différent depuis l’Exode. Autant dire que Becky a une cible gravée sur le front. Si seulement elles avaient de la place…

« Nostalgique de la Terre ? »

Elle a un mouvement de tête pour désigner le hublot par lequel Becky regardait. Ce n’est pas une question méchante. D’accord, elle sait très bien que dit comme ça, il y a de grandes chances que Becky le prenne de travers, surtout après la remarque précédente et le sourire en coin d’avant. Mais elle s’en fiche bien. Elle a fait demi-tour pour se hausser à la hauteur de Becky. Erika la fixe. Elle reconnaît une ressemblance physique entre elles, et s’est toujours demandé la raison de ceci. Cependant, le dernier qui a osé la comparer à la gamine Chesly a reçu une correction suffisante pour lui passer l’envie de recommencer.

« Je ne te savais pas comme ça, Becky. »

Dans l’esprit d’Erika, Nymeria s’agite. Encore. La raison cette fois ? Eh bien, avec son dernier mot, Erika est persuadée d’appuyer sur le bouton « on » de Becky. Enfin, presque. En tous cas, c’est bien là son attention. Elle en a envie. Elle en a besoin. Elle a fait le plein d’orgone, et elle pourra certainement leur faire de la place à l’Holodeck sans trop de problème. Là bas, elles auront de la place. Tout le corps d’Erika réclame cela.

*Sérieux, c'est quoi cette réplique de merde ?
*T'as une sale gueule ? Elle a vu la sienne !

Je garde toujours mes bras croisés et je ne réponds rien. Qui a t'il à répondre à cela ? Si elleveut que je lui saute dessus, va falloir mieux. Parce que là, elle fait que pisser. Je finis par tourner ma tête vers l'espace et je réponds simplement, presque doucement.

Mon père y est.

Que répondre de plus ? La vérité. Mon père y est. Il me manque. Ca ne m'epêchera pas delui foutre un bon coup de poing dans la gueule si je le revois, mais c'est mon père et je l'aime. Sauf que j'ai une drôle demanière de montrer au gens que je les aime. C'est comme ça. J'étais prête à discuter avec elle, mais sa posture me montre qu'elle a besoin d'autres choses. Alors pourquoi ne pas lui donner ? Cela fait tellement d'années que l'on s'évite "courtoisement".

Suis moi.

Elle n'est pas obligée de le faire mais je tourne mes pas vers l'endroit qui me plaît le plus, là où l'on peut se battre. Cependant, j'ai du mal avec cet endroit. A chaque fois, il me renvoie des années en arrière, là où mon frère m'a battu et où je n'ai même pas pu combattre. Là où je me suis ridiculisée face à Heru Ur. Heru ... Où est-il ? Je regarde les armes que l'on a le droit de prendre et je me décide pour un baton d'entrainement. Je me mets au centre de l'arêne et je pose le bâton à mes côtés, l'attendant elle.

Dis moi, ça te plaît d'être un zombie ?

Erika, j'aurais pu apprécier cette personne. Oui j'aurais pu. Si mon frère n'avait pas merdé avec elle, j'aurais pu. Si on arrêtait de me dire que je lui ressemble, j'aurais pu. Sérieux, comment on peut nous comparer ? On est tellement différentes ! Mais de par notre ressemblance je l'ai souvent dans le collimateur. Alors oui, j'ai vu cette femme se transformer. D'autres, plus proches, ont du le voir aussi. Mais oseront-ils un jour dire les mots qui fâchent ? Je ne comprends pas les gens qui vivent sans vivre leur vie.Je ne supporte pas cela. Je hais cela !

Un sourire méprisant monte enfin à mon visage. Ma colère m'envahit. J'ai enfin trouvé une raison de me battre. Je vais tuer ce Zombie !

Amène toi ...

Pétasse ! (Fay en choeur avec lui même ^^)

Sérieusement ? Une vraie réponse ? Non mais… Qu’est-ce qu’il arrive à Raven ? C’est limite si Erika ne se serait pas attendue à se prendre un coup. La Skjaldmeyjar hausse simplement un sourcil à l’invitation de l’Insoumise, sans un mot. Elle est un peu curieuse de savoir où elle souhaite l’emmener. Et il ne lui faut pas longtemps pour comprendre où elle l’amène. Pour la première fois depuis longtemps, un vrai sourire fait mine d’apparaître sur son visage. Elle laisse Becky choisir son arme en premier. Elle choisit un bâton, et Erika hésite. Elle joue machinalement avec Nymeria, qu’elle porte toujours comme une alliance, en regardant les armes encore disponibles. Derrière elle, Becky pose une question. Erika tourne légèrement la tête pour lui répondre.

 " Qu’est-ce que ça peut te faire ? Ce n’est pas ça qui m’empêchera de te mettre une raclée. "

Becky a choisi un bâton, la solution de facilité serait de prendre les lames jumelles. Ainsi, elle pourrait parer un coup porté et attaquer en même temps, comme lorsqu'elle se bat avec Nymeria. Même sans connaître le style de combat de Becky, Erika est à peu près sûre de bien s'en sortir. Et d'un autre côté, elle se souvient de la leçon des bulles de Sariel. Ne pas sous-estimer un jeune. *Ne pas sous-estimer un jeune qui te regarde avec ce regard-là.* Au moins ce sera peut-être distrayant. C'est finalement sur la claymore qu'Erika porte son choix. Malgré une hésitation, elle ne l'agrémente pas d'une main gauche, qu'elle aurait utilisé à droite d'ailleurs.

Elle la fait tourner dans sa main. D'abord machinalement. Puis volontairement. Ce n'est pas pour frimer. Ce n'est pas son genre. Et puis, elle n'en a pas besoin, ni surtout envie. Non, c'est tout autre chose qui se passe dans cette arène. Erika prend la mesure de son arme, au sens propre comme au figuré. Quelques mouvements, et elle découvre l'équilibre de l'épée lourde. Elle n'a pas fait usage d'une telle arme en entraînement depuis des années. Elle n'a pas réellement combattu depuis des années. Ses Soeurs s'entraînent avec elle, mais elle les connaît par coeur. Malgré les luttes en aveugle, elle les a formées et peut prédire leurs mouvements, parfois une dizaine en avance. Milah est trop jeune encore pour que son pouvoir ne la déstabilise. Mais avec Raven ce sera différent.

Raven a l'esprit guerrier. Elle reste jeune, malgré les derniers siècles écoulés depuis qu'elle a mis les pieds dans une arène comme celle-ci. C'est bien agréable pour Erika que d'avoir du mordant en face. Du mordant inconnu. Cela la revigore. Lui donne envie de se donner. Becky et elle se tournent autour, sans se lâcher des yeux. Quelque chose se passe en la Skjaldmeyjar. Elle respire profondément, réveille ses muscles laissés trop longtemps au repos. Elle semble se redresser, gagner quelques centimètres.

Raven l'invite à attaquer en premier, et cette fois, c'est un sourire sauvage qui gagne la guerrière. D'un bond puissant, elle franchit la distance entre elles, claymore en avant. Elle rencontre le bâton de Raven et sa lame rebondit presque. Ses attaques sont posées, calculées, méticuleuses. Elle cherche l'affrontement, la dépense physique pure. Raven lui rend ses coups, et finalement, le premier échange est assez équilibré. Les deux se chauffent. Mais pour l'instant, même si Erika s'investit, le coeur n'y est toujours pas. Elle n'y parvient pas. Pas encore.

Le combat commença et quelque chose clocha tout du long de leur première rixe. Non seulement Raven qui était partit pour être sur l'offensive passa finalement à la défensive et elle regardait Erika avec un air de dégoût ...

Vu qu'elle repris sa position initiale, je me mis à marcher de droite à gauche dans cet espace clos. Le bâton était collé à mon bras dans mon dos, collé aussi à ma jambe. Je la regardais et j'étais mauvaise. J'avais envie d'exploser. Fay hurlait dans mon crâne et j'avais du mal à rester "zen". Si tant est que je l'avais été un jour.

La ferme !

Je regardais le sol et je fis bouger mon cou et mes épaules. Erika pourrait comprendre, ou pas, que ce message n'était pas pour elle. Mais Fay comprit le message et enfin mon esprit fut plus au calme. Je posai son bâton au sol et je me mis les jambes bien écartées en face de la Sjkaldmey.



Tu te fou de ma gueule ? C'est ça ton combat ? Je prends un bâton et tu prends une épée ? Si tu veux que l'on en finisse plus vite autant prendre tout de suite nos voleuses non ?

Elle ne devait pas comprendre. Mais cela se voyait qu'elle n'avait pas le Drayoir dans son équipe. Je me souviendrais toujours de la première fois qu'il nous avait fait combattre en groupe. Il avait d'abord commencé par nous donner des bâtons, puis de nous dire d'attendre. Il nous avait latté chacun avec son bâton en nous interdisant de nous régénérer. Un mal de chien, des os brisés en mille morceaux à l'intérieur de notre corps et enfin il nous avait demandé de commencer. Aucun de nous n'avait réussi à faire plus de dis pas. Aucun n'avait porté un seul coup. Maintenant, c'était différent. Mais la première fois, je ne lui avais plus adressé pendant une semaine. Je détestais perdre ! Je me dirigeais vers les armes et je pris un bâton pour le lui lancer. Elle pouvait rester à l'épée, au bâton, ou bien les deux, à elle de voir.

On va recommencer depuis le début et on va se faire extrêmement mal. Interdiction de se régénérer ou d'utiliser ses pouvoirs ici. Juste un bon fracassage et du sang !

Et mon sourire s’agrandit de nouveau à cette perspective. J'en salivais d'avance. Cette fois-ci, mon combat serait plus souple, plus rapide et plus aérien. Mais j'avais appris avec le temps ç ne jamais sauter quand on pouvait me balayer trop vite derrière. L'arme serait toujours ma protection à ce moment là si jamais Erika était encore plus rapide que moi. Ce qui était sûrement le cas.