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Seuls au monde [Hope]

Posté: 19 Mai 2015, 09:48
par Sariel
La clairière est bercée par un vent d'une douce chaleur. Le sentier sinueux qui la traverse disparaît de part et d'autre dans une forêt de Sequoïa. On pourrait se croire dans le Vaisseau Monde, dans son époque glorieuse, mais les arbres sont un peu trop grands. Ils dépasseraient les limites de l'atmosphère. Deux voitures sont stationnées et viennent tâcher de progrès cette réserve naturelle pourtant préservée.

La première est un véritable bijou de technologie. Il s'agit d'une BMW, marque de la confédération russe, que l'union démocratique asiatique n'a jamais réussi à racheter, même après l'annexion de l'Europe par la confédération russe, même après la chute de Poutine en 2300. Ses courbes bleues et blanches rappellent l'agressivité du monstre. Son moteur à fusion miniaturisé délivre une puissance qui peut catapulter la voiture à en assomer les humains à bord. Ce véhicule était destiné à l'usage unique des immortels. Seuls les plus grands circuits permettraient à cette voiture de faire démonstration de sa puissance.

La seconde voiture, une Aston Martin, fait partie des vieux tromblons d'une époque encore plus révolue. Cette élégante est l'un des derniers modèles fabriqués à la main par les anglais, pays dévasté durant la guerre d'annexion. A son bord, il n'y a personne, malheureusement. Je commence à oublier son visage, seul son sourire perdure de siècles en siècles. Je quitte la voiture aseptisé et ouvre la portière de Lily pour m'y installer. L'odeur de son parfum s'est malheureusement dissipé avec la siècle. Je ne parle pas du parfum du cuir, je parle du parfum de sa propriétaire. J'ouvre la boîte à gant et j'attrape la mèche de cheveux blonds. Je glisse mon pouce sur la mèche et décide de la ranger quand je le vois se réveiller, hagard au milieu des herbes hautes.

J'ouvre la portière du passager et j'invite Hope à me rejoindre d'un geste de la main.

-- Alors ? Tu comptes crever dans ce vaisseau Elohim sans rien faire ? J'aurais fait tout cela pour rien ?

Je le regarde et je lui fais signe de s'approcher. Je n'ai pas envie de sortir de la voiture, je veux qu'il y monte. Maintenant ! Tout de suite ! Dépêche-toi Hope ! Je déteste attendre.

Re: Seuls au monde [Hope]

Posté: 19 Mai 2015, 10:25
par Hope


Allongé, sur le dos, je reste ainsi sans bouger. Si quelqu'un me surveille, il comprendra que je suis réveillé au changement de ma respiration. On ne peut pas contrôler sa respiration aussi bien qu'on le voudrait. J'ai les yeux fermés, le dos sur du dur, mes mains sur mes flancs. Mon doigt bouge pour toucher de l'asphalte. Cela se sent, c'est rugueux, et cela a une odeur. J'ouvre les yeux pour voir le ciel au dessus de moi. Je cligne plusieurs fois des yeux pour mettre mon bras devant mes yeux et ma tête. Le soleil, les nuages, je sens une bouffée d’adrénaline en moi. C'était quand la dernière fois que j'ai vu ce soleil et ces nuages. C'était quand la dernière fois où j'ai vu le ciel ? J'avale difficilement ma salive sous le coup de l'émotion et je finis par relever mon buste, les jambes toujours allongé et là une voix. Je la reconnaîtrais entre mille. C'est impossible. Alors je le regarde en voyant cette porte ouverte. Bien trop absorbé par le ciel, je n'ai pas entendu cette porte s'ouvrir. Cette porte, cette voiture, lui.

Je suis en train de rêver.

C'est la seule explication possible. Car il ne peut être là. Je tourne mon visage pour la voir, elle. Elle va sans doute arriver et lui hurler dessus car il a osé monter dans sa voiture sans sa permission. Et elle tournera son visage vers moi pour me sourire et me frotter les cheveux en me disant de ne pas m'inquiéter. Il n'y a que elle qui conduit Lily.

Je me lève péniblement et je reconnais cette crispation de la mâchoire. Il va finir par partir sans moi dans la voiture. Les bras ballants, les fringues crades, je pourrais rester ici. Ne pas bouger. Ne pas aller vers lui. Je n'aime pas ce rêve. Les émotions me tiraillent. J'ai mal à en crever. Pourtant, un pied s'avance. C'était sans doute le plus dur, le plus lourd de signification. Le second vient ensuite et ainsi de suite. Je touche la portière, la caresse, et je finis pas m'installer sur le siège passager. Je regarde derrière, il n'y a personne, bien sûr et je ferme la porte alors que la voiture démarre déjà. Je baisse la vitre et je sors ma main pour sentir ce courant. Je finis par regarder dehors pour admirer cette vue. Détruit. Tout est détruit. Mais il y a de l'air, du soleil, du ciel. Mais je sais que je vais devoir le regarder. Alors je finis par le faire. Ce n'est qu'un rêve, alors autant voir où il va me mener.

Qu'as-tu fait ?


Il n'avait rien fait, c'était évident. Et puis, c'était mon rêve. Alors, dans mon rêve, bientôt, il y aurait une femme, petite et blonde à une intersection, et Sariel s’arrêtera pour la prendre. Et quand il le fera, je continuerais de dormir pour l'éternité et on continuera cette route ainsi, pour l'éternité. Je ne suis pas un héros. Je n'ai pas de super pouvoir, pas de biscotto, pas de voleuse. Je n'ai pas la trempe de ceux qui sont toujours dans les vaisseaux. Ils trouveront une solution. Et moi, je continuerais de rêver. Alors je ferme les yeux, je pose ma tête contre l'appui du dossier et je souris. Je suis bien ici, avec lui.

Ne t'arrête jamais ... S'il te plaît.

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Re: Seuls au monde [Hope]

Posté: 19 Mai 2015, 11:07
par Sariel
Ses pensées sont à lui. Elles sont aussi à moi. Je m’en empare, je les lis, je les étudie. Ici, comme ailleurs, je fouille toujours les pensées des humains, des Nephilim également désormais. C’est son rêve, alors je démarre. La route serpente et la voiture accroche au bitume avec son élégance anglaise. Mais la puissance reste disponible. La clairière disparaît dans le rétroviseur. J’ouvre les fenêtres et les troncs réverbèrent le son du moteur dans un rythme assez soutenu.

C’est son rêve, mais il semble spectateur, passager. Je pourrais lui donner le volant, après tout, les anglaises ont une position de conduite à droite. Mais détruire Lily ne ferait qu’enrager Dawn et j’ai d’autres chats à fouetter.

-- Qu’as-tu fait ?
-- Enfin une question !

Qu’attend-il ? Une réponse à cette question ? Et puis quoi encore. La réponse est sous ses yeux et il n’est pas foutu de la trouver. Il m’énerve et il m’apaise. Je déteste qu’on m’apaise. Je regarde dans le rétroviseur extérieur. J’aimerais y voir une moto et Sassy pour la piloter. Mais il n’y a pas de moto dans son rêve.

-- Ne t’arrête jamais !
-- Ah ? Et tu ne t’es pas dit que j'en avais marre, que j’avais justement envie de m’arrêter, que je pouvais être fatigué, à court d’Orgone ? C’est ton rêve, mais elle n’est pas sur notre route. Alors n’espère pas la voir !

A qui je parle ? A lui, à moi. Hadès me fait chier. Il aurait pu la laisser crever. Mais non, il a fallu qu’il la sauve. Enfoiré !

-- Il ne reste que cette mèche de cheveux.

Je la lui donne pour qu’il puisse la caresser.

-- Rétablit les communications, force-les s’il le faut !

Je lâche le volant et cette voiture de merde commence à sortir de la route, elle se jette droit vers un arbre.

-- Réveille-toi ou on est mort !

Mort dans un accident de voiture ? Mort contre cet arbre qui approche inexaurablement. Ou mort tués par la propriétaire ? Peu importe, il se réveille, sans la mèche de cheveux.

Re: Seuls au monde [Hope]

Posté: 19 Mai 2015, 11:41
par Hope
La rumeur court que Sariel est toujours en vie. Je n'y crois pas un seul instant. J'ai mes raisons. Alors tout ceci n'est qu'un rêve, c'est faux. Pourtant, quand il me dit qu'il est à cours d'orgone, je panique. Et si il était toujours vivant d'une manière ou d'une autre et si il était en train de crever ? Est-ce que je me le pardonnerais ? Jamais. Alors la voiture fonce vers l'arbre.

Ne fais pas ça !

Non, je t'en prie, ne fais pas ça. Ma main part vers son bras pour m'y accrocher. Le tenir, un court instant, mais c'est en sursaut que je me réveille dans mon lit. Je me lève d'un bond pour cherche un câble mais je ne vois rien. Alors, paniqué, je me fouille complétement pour être sûr de ne rien avoir sur moi et je finis par m'asseoir sur le lit pour ne découvrir rien. Rien, le vide, un rêve. Je regarde ma main qui a tenu quelques secondes cette mèche et une larme tombe au sol. Suivi d'une autre et j'éclate en sanglot. Les hommes ne pleurent pas. Les anciens ne pleurent pas. Mes mains viennent contre mes yeux et je continue à lâcher ce qui me pèse depuis des siècles et des siècles. Ce n'est qu'un rêve, je le sais. Un rêve stupide. Peut être même que c'est le vaisseau qui est à l'origine de ça. Peut être que l'Eholim enfouit là dedans veut que je fasse comme il me dit pour foutre tout le monde dans la merde.

J'ai finit par me lever pour aller me regarder dans la glace. Quand va être le prochain bond ? Quand allons nous perdre le San Djinn Bar ? Nous allons mourir dans ce vaisseau. La survie du plus grand nombre et bien plus important que tout le reste non ? Bien plus importante que nos propres vies. Je me passe de l'eau sur le visage et j'enfile ma chemise qui était anciennement blanche. Mon débardeur orange ne me quittant rarement en dessous. J'ouvre le sas et je sors pour retourner à la salle de contrôle. Je croise une Sjkaldmey qui fait des tours de ronde. On est jamais trop prudent. Bien sûr, la salle de contrôle n'est pas vide. Ce serait trop simple. Je fais un signe de tête à ceux présents et je vais sur l'ordinateur principal. Vous savez, c'est quand vous devez paraître le moins suspect que vous l'êtes complétement. Je suis crispé, tendu. J'ai l'impression que tous les yeux sont braqués sur moi. Pourtant, je continue, comme si de rien n'était. La dernière fois, j'ai dit qu'il ne fallait plus toucher à rien. Mais c'était la dernière fois. Je ne vais plus tenter de rentrer dans cette bête. Je vais tenter quelque chose de différent. Mes doigts commencent à pianoter sur l'ordinateur. Comme je suis assez doué, je peux cacher véritablement ce que je tente de faire. Si on me regarde, je ne fais que regarder les plans des lieux et je cherche à voir si il n'y a pas une pièce secrète dans ce vaisseau. Mais je tente surtout de rétablir les communications avec la flotte principale. Je ne devrais pas. Je le sais. Je vais envoyer un virus directement dans cette flotte. Oui.

Mais ...

Mais si ce virus c'était Sariel ?

Ma main tremble au dessus des touches. Je la ferme une seconde, rapidement. Pour arrêter les tremblements. Pourquoi si c'était Sariel n'a t'il pas communiqué avec moi en ce cas ? Je sais que c'est faux. Je sais que l'on me ment. Mais je dois tenter le coup. Car si il y a un infime espoir que ce soit lui ...

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Re: Seuls au monde [Hope]

Posté: 25 Mai 2015, 10:11
par Harper
Je ne suis pas capable de rester en place à ne rien faire, alors lorsque je comprends que pour le moment il n'y a plus rien à faire dans cette pièce, je pars en exploration dans le vaisseau. Je n'en mène pas forcément large de savoir que je suis dans un vaisseau Elohim. Cela ne m'inspire rien de bon. Mais en même temps, il n'y a pas âme qui vive ici, alors qu'est ce que je risque ? L'alcool me donne l'insouciance dont j'ai besoin pour prendre goût à cette exploration. Je fouille, trifouille et garde tout ce qui pourrait m'être utile un jour... on ne sait jamais. Je remplis mon sac à dos qui étrangement, ne semble pas se remplir pour autant, ni même en être plus lourd. TGCM !

Au bout d'un moment, je vois mon petit affreux qui débarque ; c'est Scorpi. Il est fier de lui, ce qui est une bonne nouvelle.

Tu as trouvé ?

Il y a plusieurs heures de cela, je l'ai envoyé chercher une navette ou une capsule de survie en échange d'une gemme Asmodéenne, soit disant trouvé par Asmodée lui-même. Scorpi adore le travail des Asmodéens et a un profond respect pour leur Seirim. Je crois que c'est à cause des jolies babioles qu'ils fabriquent. J'étire mes zigomatiques et je me mets à le suivre en courant. Je suis obligé d'utiliser ma vitesse pour suivre la cadence et je finis par me retrouver encastré dans une porte alors que celle-ci s'est refermée après que Scorpi soit passé. Aïe !

Enfoiré...

Encadré dans le métal, mes paroles sont étouffées et douloureuses à exprimer. Je m'extirpe de mon moule et d'un bruit de craquements d'os caractéristiques, remets ce qui doit être remis à sa place. L'orgone me permet de soigner mes fractures, mais pas d'enlever cet air ahuri de mon visage, lorsque Scorpi passe sa tête à travers la paroi pour m'engueuler de ne plus le suivre. La moutarde me monte au nez et un rugissement s'échappe de ma gorge.

Rhaaaaaaaaaaaaaaa !!! Je vais me le faire.

Je finis par donner coups sur coups à cette porte pour me défouler, mais elle ne bouge pas d'un pouce. J'attrape ma voleuse, et Scorpi disparaît, effrayé.

Non, mais tu me prends pour qui ?

Il m'insulte à croire que je pourrais lui faire du mal avec une voleuse. J'ai juste besoin de retirer mes affaires. Je pose mon sac au sol, et remets ma voleuse dans son fourreau. Je fouille dans ma ceinture à outils pour trouver les outils nécessaires à ouvrir cette foutue porte. J'y passe un certain temps et sans savoir ce que j'ai fait au juste, elle s'ouvre.

Ce vaisseau se fout de moi.

Je suis certain de ne rien avoir fait de différent à l'instant où la porte s'est ouverte. Qu'importe, je reprends mes affaires, mais cette fois, je garde ma voleuse en main. Scorpi est endormi sur des blocs de métal. Je tape dessus, provoquant un ramdam de tous les diables pour le réveiller.

Désolé mon pote, je ne t'avais pas vu.

Je n'en crois pas un mot et Scorpi se transforme en gobelin verdâtre. Il n'est pas content et m'engueule. Je lui hurle dessus, en rogne.

Ah ouai ! Tu veux qu'on se fritte ? Maintenant ?

Il me saute au visage, me griffe dans tous les sens. On s'explose la tête et ne croyez pas que, parce que Scorpi est petit, il ne déchire pas sa race. Justement, cette petite créature n'a rien d'humaine ou de Nephilim. Elle vient d'un monde impitoyable où les contrats sont leur raison de vivre. Au final, il faut que je capitule et que je lui offre un de mes bidules ramassé pour qu'il se calme. Je déteste cette bestiole.

À bout de souffle, je crache mon sang et me ressuie la bouche du revers de la main.

Tu me dis pourquoi tu m'as fait venir ici maintenant ?

Il m'engueule comme s'il me le montrait depuis le départ et en effet, il a trouvé ce que je lui avais demandé. Il y a de petites capsules de survie dans cette pièce qui ressemble à un hangar. Elles sont minuscules, mais elles feront l'affaire.

Je saute sur ma bestiole tout heureux, la serre dans mon bras et lui gratouille le dessus du crâne. La créature semble aux anges un instant, mais reprend vite ses habitudes et me remercie d'un pain dans le nez.

Aïe ! Moi aussi je t'adore.

Car c'est vrai. J'adore cette bestiole.

Je compte les capsules. Il n'y en a pas assez pour tout le monde, mais on trouvera une solution. Je dois prévenir les autres, mais j'ai bousillé mon moyen de communication. Pourtant, je ne me démonte pas. Espiègle, je remarque un de ces véhicules. Ça ressemble à une moto à la Tron - en gros. Quand je m'installe dessus, je remarque qu'il est raccordé à quelque chose.

Des connecteurs d'auto-énergie.

De nombreux véhicules utilisent l'orgone comme source d'énergie. Cela se présente sous forme de bracelet relié au véhicule. Le bracelet possède des capteurs qui absorbe l'orgone pour démultiplier les capacités de la machine en alimentant le moteur de l'engin en énergie angélique. Les Izanaghis ont sorti ça les premiers, il me semble.

Je démarre à toute vitesse. Je pourrais utiliser ma propre vitesse pour retrouver les autres rapidement, mais la vérité est que je ne me souviens plus du chemin que j'ai pris. Je suis revenu plusieurs fois sur mes pas. Je n'ai pas tout le temps pris la bonne direction et j'ai l'étrange sensation que le vaisseau bouge avec moi. Au moins, sur cette moto, un plan s'affiche sur l'écran électronique, m'indiquant avec des points rouges les signes de vie... Puis, c'est tellement plus fun comme ça. Je connais pas un seul Amiral qui veut bien me laisser faire de la bécane dans son vaisseau. Je ne comprends pas pourquoi !

Le moteur rugit dans un son électrique et je pars en trombe dans les couloirs. Je ne fais pas vraiment attention au vaisseau et pourtant, quand dans mes virages, je devrais toucher les murs, et je ne le fais jamais. Vous pouvez croire que je suis trop bon pilote, mais la vérité c'est que c'est loin d'être le cas. Il y a comme un champ électromagnétique ou bien magique, qui retient à distance le véhicule. Je suis impressionné et je cherche à savoir à quel point ces murs ou cette moto se protège en "roulant" de plus en plus vite. Je finis par glisser et par éclater la moto dans une pièce où certains semblaient s'être réuni.

Je suis en vrac sur le sol, mais je me marre, complètement cassé.

La vache !

Un des trip de ma vie. Je commence à me faire engueuler. Je crois même qu'une Skjaldmey m'en met une avant de me remettre sur les pieds. Je ne sais plus trop, je suis un peu sonné. Une phrase me parvient enfin et j'y réponds.

Il les a trouvé. Il les a trouvé.

Je pars en live pendant quelques minutes. Signe de rien, j'ai bouffé pas mal d'orgone. Quand j'ouvre les yeux, j'ai la tête dans le cul et le cul dans le brouillard.

Re: Seuls au monde [Hope]

Posté: 31 Mai 2015, 19:18
par Milah
Rien. Pendant un long moment, rien. Milah a fait rompre les recrues, en leur donnant l’ordre d’assurer la sécurité de la salle principale.

Si vous voulez être protégés, restez là. Nous ne sommes pas assez nombreuses pour sécuriser des explorations individuelles.

Elle ne retiendra pas ceux qui souhaiteront déroger à la règle. Les instructions qu’elle a données sont claires. Ceux qui décident de leur plein gré de n’en faire qu’à leur tête prennent les risques pour eux même. Comme elle ne voit pas de retour possible, elle ne se sent pas responsable d’eux. Elle s’installe à un ordinateur, laissant la surveillance à Loïs. Ce n’est pas parce qu’ils sont bloqués ici qu’elle ne souhaite pas en savoir plus.

Enerim. La première fois qu’elle a entendu ce nom, il venait de tuer une Skjaldmeyjar, juste pour faire passer un message. La deuxième fois, il l’avait déjà torturée jusqu’à ce qu’elle parvienne à se suicider. La fois suivante, sa sœur avait cédé sous la folie de cet emplumé. Lorsque le simulacre vide avait été présenté aux Skjaldmeyjar et qu’Erika avait donné l’ordre de le garder vivant, Milah avait dû ravaler sa colère en se rappelant que l’humain n’y était pour rien. Il n’empêche que le visage de Kurt Hansel est toujours un mauvais souvenir pour elle, même si elle a pu apprécier les efforts de l’humain.

Elle est perdue dans la fouille des dossiers des Anges lorsqu’Hope sort de son sommeil. Un sommeil agité. Elle charge Loïs de le surveiller de loin. Lui, comme ceux qui ont les mêmes talents que lui, il est dangereux. Parce qu’il a les capacités pour passer outre l’ordre de ne pas contacter le San Djinn. Mais lorsque la recrue revient, elle signale qu’il n’a rien fait de suspect. Et Milah le regarde simplement se rasseoir à sa console. Elle se lève tout de même, pour se dégourdir les jambes. Entre autre.

Grand bien lui fait, car elle voit arriver la moto chevauchée par Harper. D’un bon, elle attrape un humain par le col de son t-shirt, et l’enlève de la trajectoire de l’engin maudit. Engin qui s’écrase contre la console, sans pour autant l’endommager. Son pilote à de la chance. Milah repose l’humain en douceur et relève l’Insoumis par le col.

Non mais t’es pas bien ?! Si t’es pressé de crever, jette toi dans le vide, mais fait pas chier les autres !

Il est incohérent, parle de choses que quelqu’un a trouvé. C’est la petite créature qui apporte la solution de cette énigme. Milah relâche alors négligemment le Nephilim sur le sol, elle domine de nouveau la salle. Elle approche d’Hope tranquillement, s’assied à ses côtés.

Qu’est-ce que tu trouves, golden boy ?

Elle scrute l’écran à la recherche de cette information, loin de se douter de ce qu’il est réellement en train de faire. Mais il a intérêt à finir vite, car elle risque de se rendre compte qu’il ne fait pas uniquement ce qu’il a l’air de faire…